L'Hebdo CHR

Le « tout en attente », un acte solidaire

le tout en attente, un acte de solidarité remarqué

Plus qu’un beau concept ou qu’une bonne publicité, le « tout en attente », aussi appelé le café suspendu, la pizza en attente et/ou le burger solidaire est avant tout un acte de solidarité. Il s’agit d’offrir un café et/ou de quoi manger à un inconnu plus démuni qui viendra le consommer plus tard, en le demandant à l’accueil. Ce geste à la portée de chacun peut être soutenu par chaque établissement, en apposant par exemple sur sa vitrine le sticker « Tout en attente » ou « Café suspendu » disponibles en ligne et sur le site de l’association solidaire Café suspendu, ou en s’inscrivant parmi les commerces participants et en figurant ainsi sur la carte des commerces affiliés.

Un principe simple

Le client règle au commerçant la note du café ou du repas suspendu, en plus du sien.

Ce dernier sera distribué ultérieurement et sans condition à toute personne qui viendra le réclamer. L’idée s’inspire d’une vieille tradition napolitaine, le « Caffè Sospeso », qu’il s’agit de moderniser pour en faire un système de partage et un levier de cohésion sociale grâce aux nouvelles technologies utilisées pour déployer le concept, alors exporté à l’étranger.
Néanmoins, le « tout en attente », s’il séduit, peine à s’étendre. En effet, le consommateur potentiel se sent stigmatisé. Assimilé aux pauvres, aux SDF et aux marginaux, il n’ose plus le demander dans les lieux qui lui permettent d’en obtenir un.

Autre obstacle de taille : la plupart des personnes, y compris les plus pauvres, pensent qu’il y a plus démunies qu’elles.

Elles n’osent donc pas demander le café ou le repas disponible pour elles. Les mets offerts demeurent donc en attente plus qu’il ne faut. A tel point qu’ils ne sont parfois pas consommés !

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Un label et des stickers

Pour relancer le processus, l’association Café Suspendu s’est donc donnée pour mission de faire de ce geste de partage un réflexe du quotidien.

Un label et son sticker à mettre sur sa devanture ont suivi, invitant les commerçants et les particuliers à participer activement à ce mouvement de confiance et de solidarité.

Le Café suspendu est aussi devenu une marque, permettant la pérennisation financière de l’association.

La structure peut en effet agir grâce au soutien de la Fondation Chèque Déjeuner et par une bourse « Idée jeune » du Conseil Général des Bouches du Rhône, notamment. Ses frais de fonctionnement dépendent en revanche du bon vouloir des donateurs.

L’audience des « tout en attente » en France est encore loin d’atteindre celle de Naples, qui a été la première ville à relancer elle aussi ce principe oublié, via une journée nationale du café suspendu.  Cependant, le nombre de volontaires français augmente : on compte aujourd’hui une cinquantaine de commerces labellisés en France, et une vingtaine non labellisés – dont une petite dizaine, labellisés ou non, à Paris.

Signe encourageant : dans la capitale, les initiatives sont disséminées dans des quartiers très différents les uns des autres, des plus au moins huppés.
Si l’envie de prendre part à cette belle action solidaire et de valoriser votre établissement en affichant ouvertement votre soutien à toutes les personnes dans le besoin naît en vous et votre équipe, rapprochez-vous de l’association Café Suspendu afin de recevoir toutes les informations nécessaires à votre labellisation, et réfléchissez aux moyens qui sont à votre disposition pour rendre cet acte solidaire plus attractif : on pense notamment à l’exemple de Mason Wartman, créateur de « Rosas’s Fresh Pizza », aux Etats-Unis.

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Dans cette enseigne de pizza ouverte fin 2013, les clients payent l’addition et, en échange d’un pourboire de $1, ils remplissent un post-it qu’ils collent ensuite au mur et qui sert de « bon » pour 1 part de pizza gratuite pour les personnes dans le besoin. Une idée simple et généreuse qui a permis à l’établissement de distribuer plus de 10 000 parts de pizza en 1 an !

Si Mason Wartman ne cherchait pas un moyen de faire le buzz, c’est pourtant bien ce qu’il s’est passé.

Le bouche à oreille qui a accompagné cette initiative a été tel que les clients ont afflué et affluent encore pour déguster les bonnes pizzas mais aussi pour participer à ce mouvement de solidarité. De plus, les clients ne se contentent souvent pas du simple « Bon pour 1 part de pizza », mais aiment à laisser des marques de sympathie à destination des heureux bénéficiaires, en agrémentant leur post-it d’un dessin, d’un petit mot chaleureux ou d’un message de soutien à l’établissement, pour sa démarche. D

e fait, en plus d’être considéré comme un membre actif des actions solidaires, Mason Wartman se félicite également d’afficher un beau mur rempli de couleurs et de solidarité dans son restaurant, et ses clients, eux, sont heureux de pouvoir dire qu’ils ont « mangé utile » !

 

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